OlivierGiroud témoignage de sa Foi en Jésus !

L’actuel champion du monde de football 2018 témoigne de sa Foi en Dieu et l’assume pleinement dans sa vie de footballeur professionnel.

Depuis trois ans, Olivier Giroud témoigne de sa relation avec le Christ. Il a même fait récemment la couverture du magazine Jésus ! La Vie l’a rencontré pour savoir ce qui l’anime.

Les yeux bleu perçant, la coupe de cheveux impeccable, la barbe finement taillée : le visage d’Olivier Giroud, footballeur au palmarès prestigieux s’est affiché dans les kiosques le jeudi 19 septembre. Pas en couverture de L’Équipe mais à la une du magazine Jésus !, avec ce titre accrocheur : « 33 ans, l’âge du Christ ». « J’ai la foi, je crois en Dieu, je sais que rien ne nous arrive par hasard mais que Jésus a des plans pour chacun de nous », explique-t-il dans ce magazine édité par Première Partie, qui a déjà mis à l’honneur Pascal Obispo et Arielle Dombasle. « C’est l’occasion de permettre aux gens de me découvrir un peu plus comme fils de Dieu », abonde avec simplicité le champion, que La Vie a rencontré à Londres en petit comité, à la veille de son 33e anniversaire.

Cette profession de foi ne surprendra pas les fans. Depuis 2016, en effet, le champion du monde multiplie les témoignages. Olivier Giroud a, de plus en plus, envie de s’appuyer sur sa notoriété pour parler de sa foi. Il y a quelques années pourtant, il n’était pas forcément estampillé « chrétien ». Baptisé catholique, le Savoyard a ensuite suivi sa mère dans une église évangélique et fréquenté des camps de jeunes chrétiens. Mais le début de son parcours de footballeur et les contraintes des matchs l’éloignent un temps de la pratique. Sans qu’il abandonne la foi cependant. « J’ai eu de la chance, dans ma jeunesse, de ne pas avoir connu d’épreuves qui m’auraient fait rejeter Dieu », nous confie le champion, qui a pourtant vécu des passages difficiles lors de sa carrière. « Je suis comme le patriarche Joseph, dans la Bible ; j’ai beaucoup galéré, sur un chemin d’embûches », dit-il aujourd’hui en souriant. « J’en ai voulu, mais jamais au Seigneur. Je me suis fait dans l’adversité », conclut Olivier Giroud, qui ajoute, paisiblement : « Qu’est-ce que le malheur, quand on est avec Dieu ? »

Ni caché ni affiché…

« Giroud n’a jamais caché qu’il était chrétien, mais il ne l’affichait pas autant », explique Cécile Thévenin, une jeune catholique qui joue dans le championnat amateur francilien. « Il a posé un premier geste d’affirmation quand il a eu la vingtaine en se faisant tatouer le psaume 23 en latin sur l’avant-bras : « Dominus regit me et nihil mihi deerit » (« L’Éternel est mon berger, je ne manque de rien »), mais ça n’est pas allé tellement plus loin », explique la jeune femme à la culture footballistique encyclopédique.

Je suis comme le patriarche Joseph, dans la Bible ; j’ai beaucoup galéré, sur un chemin d’embûches 

Olivier Giroud a alors auprès du public l’image d’un type sympathique, bon vivant, pas un joueur à embrouilles mais pas non plus un fervent pratiquant. De fait, à cette époque, c’est plutôt Yohan Cabaye qui parle de sa foi catholique, un sujet que les sportifs français abordent rarement. Si Olivier Giroud ne l’exprime pas publiquement, la foi fait bien partie de sa vie de sportif. « Lors de la Coupe du monde de 2014, Patrice Évra, Yohan Cabaye et moi, nous priions ensemble avant les matchs », nous révèle Olivier Giroud, très à l’aise pour évoquer sa relation personnelle et directe à Dieu. « On peut prier n’importe où ! Il n’y a pas forcément besoin d’un lieu de culte. »

Mais en 2016, pendant l’Euro, une vidéo de la Fédération française de football proposant de passer Une journée avec Olivier Giroud au centre d’entraînement de Clairefontaine le montre dans sa chambre en train de lire un livre intitulé Un moment avec Jésus et de citer un verset de l’épître aux Hébreux qui le touche particulièrement : « Courons avec persévérance dans le combat qui est devant nous. » Pour beaucoup de supporters, cette foi vécue au quotidien d’Olivier Giroud est une découverte.

Il faut dire aussi qu’en 2016, le footballeur est au centre de l’attention. Mis en examen pour une histoire de chantage, Karim Benzema, titulaire du poste d’attaquant, est écarté de l’Euro 2016. Il accuse le sélectionneur des Bleus, Didier Deschamps, d’avoir « cédé à la pression d’une partie raciste de la France », et la polémique enfle. Olivier Giroud, qui le remplace en pointe, devient la cible des supporters pro-Benzéma et subit le désamour d’une partie du public. « Ça a été très violent, raconte Cécile Thévenin, qui suit les matchs depuis les tribunes. L’acmé, ça a été un match à Nantes contre le Cameroun avant l’Euro, où il s’est fait siffler alors qu’il avait marqué… »

Un pasteur comme coach spirituel

C’est à ce moment-là qu’il rencontre Joël Thibault, un jeune pasteur évangélique de Rennes titulaire d’un diplôme d’entraîneur. « Ce qui m’a impressionné, c’est que je ne l’ai jamais entendu dire du mal de Karim Benzema. Je me souviens que nous avons même prié ensemble pour que Dieu le bénisse et ramène la paix dans cette situation qu’il estimait largement exagérée par les médias », relate aujourd’hui le pasteur. Depuis quelques années, celui-ci a développé un charisme d’accompagnement spirituel des sportifs de haut niveau en se formant avec Sport Chaplaincy, l’aumônerie officielle présente dans les grands clubs anglais. « Dans les compétitions internationales et les clubs où je suis accrédité comme aumônier, mon rôle est de manifester de la compassion et de la bienveillance pour ces sportifs, qu’ils soient chrétiens ou non. Ils souffrent souvent en silence, subissent la pression et passent par la dépression aussi parfois. »

En parallèle, il accompagne certains joueurs de façon individuelle. De fil en aiguille, il entre en contact avec Olivier Giroud. « Nous nous sommes rencontrés pour la première fois à Clairefontaine, se souvient Joël Thibault. Notre discussion a duré trois heures, si bien que les personnes chargées de sa sécurité se sont demandées où il était passé ! Il avait beaucoup de questions sur la Bible et sur la foi, et avait besoin d’un vis-à-vis. »C’est le début d’une relation nourrie, faite de méditations envoyées par WhatsApp, de vidéoconférences, d’échanges et de prière. Avec l’aumônier, Olivier Giroud réfléchit à la juste manière de partager sa foi. Le 27 mai 2017, dans le stade de Wembley survolté, il gagne la coupe d’Angleterre avec son club d’Arsenal et enfile un tee-shirt blanc sur lequel est écrit « Je suis le chemin, la vérité, la vie. Jésus. » Le 29 mai 2019, Olivier Giroud avec son nouveau club de Chelsea se retrouve face à son ancienne équipe pour la finale de la Ligue Europa. Le Français ouvre le score à la 49e minute, et Chelsea l’emporte. « Nous avons prié avant le match avec David Luiz, mon coéquipier brésilien,nous raconte-t-il. J’avais prévu de dévoiler un tee-shirt « J’aime Jésus », lors de ce moment très fort. Mais j’y ai renoncé, car je jouais contre mon ancien club, et le match se tenait à Bakou, capitale de l’Azerbaïdjan, un pays musulman. Je ne voulais pas que cela soit interprété comme une provocation. » En revanche, lors de la finale de la Supercoupe d’Europe organisée à Istanbul, le 14 août 2019, Olivier Giroud revêt à la fin du match, malgré la défaite face à Liverpool, un tee-shirt « J’aime Jésus mon Sauveur ». Mois après mois, au fil des interviews, il réaffirme l’importance de la foi dans sa vie et sa volonté d’en parler « au maximum ».

Témoigner de sa foi, un phénomène de mode ?

Olivier Giroud n’est pas le seul à témoigner de sa foi. La religion est de plus en plus présente dans la sphère sportive. « Il y a eu un double mécanisme. D’un côté, les Brésiliens ont été précurseurs avec la montée de l’évangélisme au Brésil et ont affirmé haut et fort leur foi, y compris dans leurs clubs en Europe. D’un autre, l’islam est devenu la religion numéro 1 des footballeurs », explique Joël Thibault.Une situation qui fait parler dans les vestiaires. « Quand Paul Pogba s’est converti à l’islam, Patrice Évra et moi en avons discuté avec lui », se rappelle Olivier Giroud. Son ami pasteur se méfie cependant d’un phénomène de mode. « Il ne suffit pas de porter un bandeau « 100% Jésus » ou d’avoir un tatouage pour être un disciple de Christ, s’inquiète Joël Thibault. Il y a aussi beaucoup de superstition. Certains vont faire appel à des marabouts, d’autres se rattachent à des rituels comme jouer avec les mêmes sous-vêtements. Je vois beaucoup de joueurs qui citent la Bible. Mais est-ce pour se l’approprier ou bien Christ est-il vraiment pour eux Sauveur et Seigneur ? » Par ailleurs, certains joueurs qui affichent des symboles chrétiens ne sont pas pour autant les plus prolixes. Le catholique Antoine Griezmann, qui arbore sur les bras la Vierge Marie, le visage de Jésus et la statue du Christ rédempteur de Rio de Janeiro, est ainsi mutique sur sa foi. « Nous n’en parlons jamais », témoigne Olivier Giroud.

Quand Paul Pogba s’est converti à l’islam, Patrice Évra et moi en avons discuté avec lui

Depuis qu’il a rejoint Chelsea en 2018, Olivier Giroud fréquente l’église anglicane Saint-Barnabas, qui célèbre des cultes francophones à destination des quelque 300.000 Français de Londres. Ses trois enfants, Jade (6 ans), Evan (3 ans) et Aaron (1 an), sont baptisés dans l’Église catholique. Olivier Giroud lit désormais les Psaumes de Jésus,de Timothy Keller (Ourania Editions), pour creuser ce domaine. « Chez lui, c’est un engagement concret et réel, pas uniquement un aspect de son personnage de joueur de foot. Il se distingue d’une approche purement démonstrative voire utilitariste de la foi », perçoit Pierre Chausse, directeur de la publication du magazine Jésus ! En mai 2019, Olivier Giroud adresse un message vidéo aux participants au Pèlerinage militaire international de Lourdes. « J’ai beaucoup de respect pour les soldats », confie celui qui avait estimé, après la Coupe du monde victorieuse de 2018, que la Légion d’honneur décernée aux joueurs devait en priorité revenir aux combattants de l’armée française.« Nous, l’équipe de France, nous représentons la patrie. Mais eux, ils la défendent ! »

Défenseur des chrétiens persécutés

Toujours en mai 2019, l’attaquant participe à un grand événement organisé par l’association Plus que sportifs, créée par Joël Thibault, au profit de l’ONG évangélique Portes ouvertes, qui soutient les chrétiens persécutés dans le monde. Une cause qui lui tient à coeur et dans laquelle il veut s’impliquer. « Il reçoit beaucoup de sollicitations, il ne peut pas répondre à tout, explique son coach spirituel. Mais il a été sensible à cette cause de la persécution et de la liberté d’expression. » Le joueur met aux enchères un de ses maillots et convainc, entre autres, N’Golo Kanté, son coéquipier à Chelsea, lui musulman, de faire de même. Ces professions de foi répétées sont aussi liées à l’évolution de sa carrière. « Il sait qu’il a peu de temps et qu’une fois à la retraite il n’aura pas la même visibilité, remarque Cécile Thévenin. Il est au sommet, il n’a rien à perdre. » 

Sur le terrain, Giroud continue de briller. Le joueur, décrit comme sacrificiel lors de la Coupe du monde de football de 2018 car il a fait un gros travail défensif au service du collectif mais n’a pas inscrit de but, s’est rattrapé en 2019 en devenant le meilleur buteur de la Ligue Europa. « C’est l’histoire quasi biblique du joueur qui aurait pu s’effondrer et qui arrive à se relever, s’exclame Cécile Thévenin. À chaque fois, il étonne. Quand il est remis en cause, il arrive toujours à marquer et on sent chez lui une grande confiance. Certains disent qu’il a de la chance, moi je dirais que c’est plutôt une grâce. »

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